Le plat pays

L’ombre de Jacques Brel plane tout au long des 40 kilomètres de plages de sable blanc qui, ignorant la frontière, conduisent de DUNKERQUE (France) à NIEUWPOORT (Belgique).

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Dans les dunes, au milieu des argousiers et des touffes d’oyat qui retiennent le sable, les paroles du « plat pays » s’imposent aussitôt. « Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague. Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues. » …

L’hiver, la pluie tombe sur le rivage, poussée par le vent du Nord. Mais au printemps, « quand le vent est au rire » et le ciel azuré, une balade sur ces plages devient un régal. Au fil des saisons, un regard porté à l’infini fait encore songer à Brel : « Avec des cathédrales pour uniques montagnes et de noirs clochers comme mâts de cocagne… ».

Que l’on soit au nord du nord de la France ou au sud de la Belgique, ces rivages font l’objet de l’attention de moult associations et des collectivités locales. Il existe de nombreuses réserves naturelles.

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Cette région a été autonome, sous les comtes de Flandre, jusqu’au XIVème siècle, puis bourguignonne, espagnole, autrichienne, enfin française ou belge. Côté belge, on parle encore le flamand au quotidien, beaucoup moins du côté français. Les lieux, objets ou plats traditionnels, waterzoï ou potjevleesch, ont des noms aux consonances étranges.

Si le front de mer est le royaume des sternes, gravelots et autres oiseaux aquatiques, les dunes et zones humides abritent plutôt crapauds, libellules, alouettes lulus et bruants de marais.

C’est un pays de polders gagné sur la mer. Ce sont les moines qui ont lancé le mouvement au Moyen-Age. En introduisant drainage et digues, ils ont façonné au XVIIème siècle le paysage tel qu’on peut le voir aujourd’hui. A l’été, le plat pays est celui du blé et de la pomme de terre, mais aussi celui de la « violette du nord », le lin.

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En Belgique, Nieuwport, village de pêcheurs, est devenue une jolie cité balnéaire de 11000 habitants qui se compare à notre Touquet. Une très belle promenade relie la plage à la vieille ville. On peut déguster un succulent poisson frais dans les restaurants. Si l’on dispose de toute la journée, on peut emprunter le tramway qui longe la côte jusqu’à la frontière hollandaise, en deux heures, et qui permet d’admirer villages côtiers, plages et dunes.

Ces paysages d’eau, de canaux, de sable blanc et de dunes, se retrouvent à Dunkerque et Gravelines. Ces villes qui ont subi tant de conflits au fil des siècles, sont désormais une terre d’industrie lourde (raffinerie, centrale nucléaire). Dunkerque est le troisième port français. Une des places de la ville abrite la statue de Jean Bart, corsaire de Louis XIV, véritable mythe local qui aurait sauvé Dunkerque de la famine en 1698.

A Gravelines, on peut découvrir les fortifications en forme d’étoiles, intactes, de Vauban.

On peut terminer cette visite du plat pays à Malo-les-bains, y déguster d’excellentes bières dans les bistrots de la plage, écouter la mer et regarder une dernière fois le sable blanc de la plage.

Jean-Paul HUART

LE MUSEE DU LOUVRES A LENS

A plusieurs reprises dans ces colonnes, j’ai relaté l’avancée de ce musée à LENS. C’est fait ! Il a été inauguré le 4 décembre 2012 par le Président de la république. Alors que, pour la première année, on attend 700 000 visiteurs, le 100 000ème a été fêté avant la fin du premier mois.

Le Louvre-Lens suscite un engouement qui dépasse les espérances.

A quoi ressemble le Louvre-Lens ? Quand le ciel est gris, le bâtiment conçu par les architectes de l’agence japonaise Sanaa ressemble à un nuage d’aluminium et de verre, posé sur une terre noire d’où surnagent de maigres îlots de pelouse. Le chantier extérieur est loin d’être achevé, le grand parc paysager attend encore ses plantations. Le hall d’accueil abrite derrière des lames de verre une librairie, un espace de documentation et un salon. Derrière l’accueil, on aperçoit des arbres et les maisons où vivent encore d’anciens mineurs et leurs familles.

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Sur la fosse numéro 9, la Galerie du temps

 

Le Louvre-Lens a été bâti à l’emplacement même du site de la fosse numéro 9, un puits de mine dont l’exploitation a cessé en 1960. En 1998, lors de la Coupe du monde de foot, cet emplacement avait été reconverti en parking. Aujourd’hui, ce sont les trésors de l’Egypte ancienne, du Moyen-Age, de la Renaissance qui occupent le terrain. Deux grandes galeries, l’une dite Galerie du temps, la seconde consacrée aux expositions temporaires, constituent l’épine dorsale de ce nouveau musée.

La Galerie du temps. La première est une immense nef d’un seul tenant. On y évoque l’histoire des collections du Louvre, depuis la naissance de l’écriture (3.400 avant J.-C.) jusqu’au chef-d’œuvre de Delacroix, « La liberté guidant le peuple », peint au lendemain des journées de 1830. Sculptures, objets d’art, tableaux, dessins, céramiques (plus de 200 pièces en tout) sont montrées dans des vitrines, sur des socles ou de simples cimaises.

Quand on suit le sens de la longueur, le parcours est chronologique ; quand on navigue de gauche à droite, on découvre les œuvres réalisées à la même époque. Un exemple ? Tout à côté du célèbre « Monsieur Bertin » de Ingres (peint en 1832), on découvre une stèle funéraire turque de 1809 et un immense portrait du souverain de la dynastie qadjare Fath Ali Shaj, œuvre d’un peintre actif en Iran au début du XIXe siècle, Mehr Ali.

La galerie des expositions temporaires (dont l’entrée sera payante – 9 euros plein tarif – alors que l’accès à la Galerie du temps sera gratuit jusqu’en décembre 2013) est plus traditionnelle : succession de salles qui accueillent pour une durée de six mois un ensemble consacré à la Renaissance. Clou de cette présentation, la « Sainte-Anne » de Léonard de Vinci, récemment restaurée, a fait le déplacement.

A Lens, le coût total de l’opération s’élève à 150 millions d’euros, la région Nord Pas-de-Calais y contribuant pour 59%, l’Europe (à travers le Fonds européen de développement régional) pour 20%, le conseil général du Pas-de-Calais et les communautés d’agglomération de Lens-Liévin et d’Henin-Carvin en assumant le reste. Guy Delcourt, maire de Lens, espère la création de 500 emplois dans les années à venir, principalement dans l’hôtellerie et la restauration.

En arrivant sur le site, vous pouvez voir deux grands terrils dont la silhouette sombre se découpe sur l’horizon. Ils sont, paraît-il, plus hauts de 50 mètres que la pyramide de Khéops. Un Louvre, des pyramides, des terrils, Lens fait désormais partie de l’histoire.

JP HUART

SAINT-NICOLAS

La vie de Saint Nicolas

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Fêtée le soir du 5 décembre et la journée du 6 décembre, la Saint Nicolas est une fête plus ancienne que Noël. Dans certains pays d’Europe elle est plus attendue et plus fêtée que Noël même. Durant plusieurs siècles le marché de Noël de Strasbourg s’appelait le Marché de Saint Nicolas. Saint Nicolas est l’un des ancêtres possibles du Père Noël.

Saint Nicolas est né à la fin du III e siècle en Asie mineur dans la région correspondant à la Turquie actuelle. Saint Nicolas était l’évêque de Myre. Il était réputé pour ses largesses, sa bonté et par sa volonté de combattre les cultes grecs et romains. L’évêque Nicolas accomplit de nombreux miracles. Il sauva des matelots qui allaient se noyer. Il multiplia la farine pour préserver une région de la famine, etc…

Il fut emprisonné puis tué aux temps des persécutions sous l’Empire Romain. Il serait décédé un 6 décembre 343. Le 6 décembre est le jour anniversaire de sa mort.

Après sa mort de nombreux miracles lui sont attribués. On dit que de sa tête jaillit une fontaine d’huile et de ses pieds une source d’eau et que de tous ses membres, il sort une huile sainte qui guérit beaucoup de personnes.

On lui prête de nombreux miracles dont celui qui inspira la chanson des 3 enfants et du boucher. Un doigt dérobé aux reliques de saint Nicolas par un chevalier lorrain et conservé dans l’église de Saint Nicolas-de-Port se trouve à l’origine de cette légende. Des chevaliers enchaînés par les infidèles furent miraculeusement transportés devant le portail de l’église de Saint Nicolas-de-Port et libérés. Au fil des siècles cette légende a été remplacée par celle des 3 enfants et du boucher.

Les miracles attribués à St Nicolas étant très nombreux, il est le saint patron de nombreuses corporations ou groupes: les enfants, les fiancés, les navigateurs, les prisonniers, les avocats … Aujourd’hui, Saint Nicolas est fêté par un grand nombre de pays d’Europe : France, Allemagne, Suisse, Luxembourg, Belgique, Hollande, Russie, Pologne, Autriche et d’autres encore…

Dans la nuit du 5 au 6 décembre, il passe dans les maisons pour apporter aux enfants sages différentes friandises (fruits secs, pommes, gâteaux, bonbons, chocolats et surtout, de grands pain d’épices représentant le St Evêque). St Nicolas est souvent accompagné du Père Fouettard qui, vêtu d’un grand manteau noir avec un grand capuchon et de grosses bottes, n’a pas le beau rôle puisqu’il distribue des coups de triques aux enfants pas sages et donne aussi parfois du charbon, des pommes de terre et des oignons. Le Père Fouettard porte souvent des cornes et une queue.

La description de saint Nicolas

A chaque pays, chaque région correspond une description de saint Nicolas. Voici la plus courante :

Saint Nicolas est habillé comme un évêque :

Grande barbe blanche, Mitre, Crosse, Long manteau rouge ou violet. Saint Nicolas a l’air souriant, bon, généreux comme un bon vieux grand-père.

Comment fêter la Saint Nicolas ?

Saint Nicolas est fêté le 6 décembre, dans de nombreux pays et principalement dans le nord et l’est de l’Europe.

Saint Nicolas juché sur une petite mule visite chaque maison dans la nuit du 6 décembre. Sa mission : récompenser les enfants sages en leur apportant des friandises et des petits cadeaux. Il est accompagné d’un sombre personnage, peu sympathique : le Père Fouettard, qui lui est chargé de sermonner les enfants, qui n’ont pas été sages. Le soir du 5 décembre, avant d’aller se coucher, les enfants déposent devant la cheminée, leurs petits souliers ou y accrochent une grande chaussette, afin que Saint Nicolas y dépose des cadeaux.

Ils placent un verre de vin chaud ou de lait pour le grand Saint et du sucre et des carottes pour la mule. Le matin du 6 décembre, les enfants se lèvent en hâte pour découvrir les cadeaux déposés par Saint Nicolas pendant la nuit. La journée du 6 décembre est consacrée à jouer, déguster les friandises et fredonner des chansonnettes en mémoire du grand Saint. De nombreuses villes font défiler Saint Nicolas dans la journée du 6 décembre et organisent de grandes fêtes pour l’accueillir : défilés de chars, feu d’artifice, concerts, spectacles po ur les enfants.

Dans le Nord, le jour de la Saint Nicolas, les garçons reçoivent de leur famille des petites cartes, tout comme les filles le jour de la Sainte Catherine le 25 novembre, ainsi que des friandises (bonbons, chocolats et pains d’épices).

Une des plus célèbres légendes de Saint Nicolas

Refrain:

Ils étaient trois petits enfants

Qui s’en allaient glaner aux champs.

1. Tant sont allés tant sont venus,

Que sur le soir se sont perdus.

S’en sont allés chez le boucher:

Boucher voudrais-tu nous loger?

Refrain

2. Entrez, entrez petits enfants

Il y a d’la place assurément.

Ils n’étaient pas sitôt entrés,

Que le boucher les a tués.

Refrain

3. Saint Nicolas au bout d’sept ans

Vint à passer dedans ce champ,

Alla frapper chez le boucher:

Boucher voudrais-tu me loger?

Refrain

4. Entrez, entrez, Saint Nicolas,

Il y a d’la place, il n’en manqu’ pas.

Il n’était pas sitôt entré

Qu’il a demandé à souper.

Refrain

5. On lui apporte du jambon.

Il n’en veut pas, il n’est pas bon.

On lui apporte du rôti.

Il n’en veut pas il n’est pas cuit.

Refrain

6. Du p’tit salé je veux avoir,

Qu’il y a sept ans qu’est au saloir.

Quand le boucher entendit ça,

Bien vivement il se sauva.

Refrain

7. Petits enfants qui dorment là,

Je suis le grand Saint Nicolas.

Le grand saint étendit trois doigts,

Les trois enfants ressuscitèrent.

Refrain

8. Le premier dit: J’ai bien dormi.

Le second dit: Et moi aussi.

A ajouté le plus petit:

Je croyais être en paradis.

Retrouvez la chanson chantée par Dorothée sur : http://www.youtube.com/watch?v=V7kVdktxZq4

Agathe Lesage

La fête de Saint Martin

Légende de Saint Martin

Saint Martin aurait été un moine-soldat en garnison à Amiens.

Dans les villages de la Flandre maritime, la légende veut que Saint Martin, arrivant la nuit à l’entrée du village, se serait arrêté pour partager son manteau et son pain avec un pauvre qu’il aurait rencontré. Son âne en aurait profité pour s’échapper.

Saint Martin appela les enfants du village pour rechercher l’âne qui s’était égaré dans la campagne et les dunes environnantes. Les enfants n’ayant pas de lanternes, et la nuit venant, creusèrent des betteraves pour loger une bougie et purent ainsi s’éclairer pour rechercher l’âne de Saint Martin et le retrouver.

La coutume de Saint Martin est toujours vivace dans la banlieue de Dunkerque et en Flandre maritime (Grande Synthe, Fort Mardick, Grand fort Philippe, Petit Fort, Bergues, Gravelines jusqu’à Cassel)

Le jour de la Saint Martin, les enfants portant leur lanterne vont de porte en porte et demande si « on a vu passer l’âne de Saint Martin ». Ils accompagnent leur demande d’une comptine (un peu sur l’air « d’une souris verte »). Les gens leurs disent que « non » ou les amusent un peu en disant qu’il est passé et souvent les envoient vers un autre domicile ou un autre magasin pour se renseigner. « j’l’ai vu mais il est parti chez untel ou dans telle rue ». Ils les envoient ainsi d’une maison à l’autre et les récompensent d’une friandise.

La récompense traditionnelle est un « Folard »(folaren en Flamand) : Petit biscuit ou petit gâteau de forme allongée souvent avec une boule à chaque extrémité. La légende dit que Saint Martin, pour remercier les enfants de leur aide, aurait transformé le crottin de son âne en biscuit, ce sont ces « follard » ou « Frolard » que l’on distribue en grande quantité aux enfants en souvenir de cette légende.

Les communes ont maintenues, par des concours et des défilés, cette coutume qui reste vivace.

(Saint Martin n’apparait que rarement dans les calendriers, et pour cause: c’est le 11 Novembre)

Cette légende trouve son prolongement dans notre région (Boulogne-Etaples) ou une coutume disparue de nos jours, voulait que la nuit de la Saint Martin, chacun posait une bougie allumée sur le bord des fenêtres pour éclairer la route de Saint Martin.

(Saint Martin était (moine) soldat en garnison à Amiens, c’est, selon la légende, aux portes de la ville d’Amiens qu’il aurait coupé sa cape en deux avec son épée pour la partager avec un pauvre.)

Ces fameuses bougies de Saint Martin (candelles) ont trouvé leur place dans les expressions populaires de notre région. C’est ainsi que pour qualifier un nez qui « coule »(sic) on dit : « çà pind à tin nez comme des candelles ed Saint Martin ».

Agathe Lesage

LA ST NICOLAS

Souvenirs d’enfance…

Parce que Saint Nicolas est resté dans nos cœurs d’enfants, nous avons toujours voulu perpétuer cette tradition aux enfants et petits-enfants de l’Amicale. Après quelques années où les rires des enfants n’étaient pas si fréquents dans notre « petite » association, Gérard et Yolande Gruyez se sont décidés à réunir plusieurs enfants amicalistes pour la plus grande joie des adultes en ce 8 décembre.

Ainsi, nous étions conviés dans l’après-midi du 8 décembre chez Gégé et Yoyo. Les enfants arrivent les uns après les autres à l’heure dite. Ils jouent, rient, se découvrent mutuellement. La bonne ambiance est installée, les grands boivent du café, plaisantent, discutent.

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L’excitation monte tout doucement : Saint Nicolas va venir, mais nous ne savons pas quand… Ça fait si longtemps que nous, les grands l’avons vu ! Est-il toujours aussi sympathique, souriant et convivial ?

Pour le moment, nos hôtes ont convié les enfants à une pêche au trésor ! D’abord ce sont les filles qui se « jettent à l’eau », elles y découvrent une joli figurine et un ballon de baudruche. Puis vient le tour des garçons, plus nombreux. Une voiture et un ballon se cachent dans chaque petit paquet. Tous sont heureux et il n’y a eu aucun perdant !

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Puis nous passons au goûter, de bonnes crêpes attendent nos chères têtes blondes. Du sucre par ci, des bouches chocolatées par là. Chacun vient, repart jouer, tester son jouet ou son ballon.

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Après toutes ses mises en bouches, on entend quelqu’un dire « Saint Nicolas arrive ! », et en effet, à la porte le grand Saint Nicolas entre doucement dans la maison. Instantanément, les enfants arrêtent leurs activités et se regroupent devant le Saint. On a l’impression que le temps s’est arrêté, il n’a pas changé, il dégage la même aura que lorsque nous étions nous-mêmes enfants. Les yeux des enfants sont écarquillés, les plus petits ne comprennent pas vraiment mais imitent les plus grands, il y a une montagne d’émerveillement derrière chaque pupille !

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Saint Nicolas reçoit sur ses genoux chacun des enfants, et même si devant une telle figure il y a toujours un enfant craintif, il a toujours un geste attentionné. Un portrait est tiré après avoir donné aux enfants un petit paquet où se rassemblent chocolat, bonbons et clémentines.

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Une photo de groupe et Saint-Nicolas doit déjà repartir pour offrir aux autres enfants sages des cadeaux.

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Les enfants reprennent leurs activités tranquillement, les ballons volent et amusent les adultes. Et déjà c’est l’heure de partir. Une bonne après-midi vient de passer, nous repartons tous –petits et grands- avec l’esprit ébloui par un moment mystérieux et fantastique.

Merci aux organisateurs d’avoir reconduit cette merveilleuse fête afin que nos enfants gardent dans leur esprit la fascination des légendes du Nord.

Agathe Lesage

Le maroilles

 

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Origine : Originaire de la Thièrache, le Maroilles est un des plus vieux fromages de France. Il vient d’un village du même nom dont l’origine est « Maro ialo » qui signifie « grande clairière gauloise ». C’est dès le VIIème siècle que, dans cette commune, rayonnait une importante Abbaye ayant droit de seigneurie sur nombre de villages avoisinants.

Histoire : De nombreux textes renseignent sur les rapports qui liaient les moines à leurs sujets : « tous les manants ayant vaches », devaient transformer en fromage tout le lait de la Saint-Jean pour le remettre à l’Abbaye, le jour de la Saint-Rémy (1er Octobre).

Dégustation : Le Maroilles vous séduira par la générosité de sa pâte et par son goût fin et corsé. Il se déguste tel quel en fin de repas mais est idéal également en cuisine (notamment pour faire la traditionnelle Tarte au Maroilles). Son degré d’affinage est important : plus il s’affine, plus son goût s’affirme et son cœur crayeux s’estompe.

Le petit ourson du Nord

Malgré une foule de concurrents qui ont tenté de lui voler la vedette en lançant sur le marché toutes sortes d’imitations, le petit ourson en chocolat reste le préféré des gourmands depuis cinquante ans qu’il règne sur les rayons confiserie.

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En 1961, Michel CATHY dessine la silhouette du petit ourson en guimauve. Il est directeur commercial de la confiserie familiale Rousseau, implantée à VILLENEUVE-D’ASCQ dans le Nord. Il remarque que les Nordistes adorent les guimauves enrobées. Celles-ci étaient des produits de qualité moyenne surtout vendues par les forains. Il eut l’idée de proposer une guimauve de qualité. Il dessine alors un petit animal de 6 cm de haut et 2 cm de large, au ventre rebondi et à la silhouette tout en rondeur. Avec un corps en guimauve, le tout enrobé de chocolat au lait, le petit ourson est né !

 

Il arrive sur le marché en 1962. Le succès est immédiat ! Le petit ourson est très vite devenu indispensable, comme le carambar (créé en 1954 à MARCQ-EN-BAREUIL – Nord).

Tous les grossistes le réclamaient. Des camions entiers livraient les clients. Il fallut produire plusieurs tonnes par jour ! La chocolaterie familiale vit son activité exploser, son chiffre d’affaires grimper très haut et les effectifs atteindre un millier de salariés.

L’entreprise est vendue entre-temps au groupe Buitoni, puis par Cadbury France et enfin par Cémoi.

Mais le petit ourson reste un produit phare. Malgré le koala lancé par Lutti, il reste le premier et chaque année, il s’en vend 350 tonnes dans le monde. L’an dernier, les ventes ont même augmenté de 14%.

Normalement, ce mois de février 2012 devrait voir arriver le petit frère qui, lui, sera enrobé de chocolat blanc.

Jean-Paul HUART

Les potagers de Templeuve

Notre ami Jean-Paul HUART serait-il le seul à avoir quelque chose à dire au sein de l’Amicale ? Il est clair que sans lui, cette rubrique serait bien pauvre. Il nous raconte aujourd’hui les amitiés « légumières » de ses « potes âgés », nous chante les vertus d’une musique qui adoucit plus que les mœurs, puis fait l’apologie des confiseries et autres pâtisseries susceptibles de nous faire connaître le paradis avant que de nous prédire la fin du monde pour demain… Tout l’art de distiller le chaud et le froid !

LES POTAGERS DE TEMPLEUVE

TEMPLEUVE est une commune du Nord, près de LILLE.

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Des personnes âgées, de plus en plus nombreuses, souvent des femmes, se retrouvent de plus en plus seules dans leur maison. Beaucoup ont encore leurs potagers mais, de plus en plus, ils se retrouvent à l’abandon. Bêcher le jardin, se courber pour récolter les betteraves ou les pommes de terre devient impossible avec le poids des ans.

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Le maire de TEMPLEUVE, lassé de voir tous ces potagers abandonnés, livrés aux herbes folles ou dans le meilleur des cas, remplacés par des pelouses eut l’idée de ce genre de troc : mettre en relation des amateurs de jardinage mais ne possédant pas de terrain, avec ces personnes âgées, désirant continuer à manger les légumes du jardin, mais incapables de l’entretenir.

Le projet a été intitulé : « un jardin chez mon pot’âgé ».

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La personne âgée et le jardinier s’entendent sur les horaires, pour respecter leur tranquillité, et sur les autres éventuelles modalités.

Après cette mise en relation, le jardinier vient entretenir le potager, en échange d’une partie de la production de légumes.

Souvent, ces échanges deviennent bien plus qu’un simple troc, une petite bière en discutant après le jardinage, une conduite en voiture si la personne âgée a un rendez-vous un peu éloigné, ou autres petits services, et des relations amicales se nouent.

Jean-Paul HUART

Le vieux Lille

 

clip_image002Origine : c’est un fromage artisanal, également connu sous le nom de « Puant de Lille », ou « Gris de Lille ».

En 1960, Nikita Kroutchev, ancien maître du Kremlin, découvrit ce fromage lors de sa venue à Lille. Il l’apprécia à tel point qu’il s’en fit livrer en URSS. Il bénéficie depuis quelques années, d’un classement en Label Régional.

Famille : le Vieux Lille est un fromage à pâte molle à croûte lavée.

Fabrication : c’est une pâte de Maroilles. Salé deux fois, sans croûte, de couleur grisâtre à odeur légèrement ammoniacale, son goût est plus prononcé, plus salé et un peu piquant. Sa pâte est souple, sans trou. L’affinage du Gris de Lille, connu autrefois, sous le nom de “Maroilles gris”, est plus long que celui de son cousin : il dure 5 ou 6 mois.

Dégustation : il peut accompagner une salade et reste à l’aise dans toutes les utilisations réservées aux fromages forts. Un bon verre de vin ou une bière du pays se marie à merveille avec lui.

La bière de Noël

 

Ce n’est un secret pour personne : notre ami Jean-Paul HUART est un vrai Gars de Nord, et il ne peut s’en défendre ! Il nous en administre aujourd’hui encore, peut-être « à l’insu de son plein gré », une nouvelle preuve : quand ils nous encourage à nous intéresser à Toulouse, notre ville d’adoption, c’est, bien évidemment, avec une chope de bière (du Nord ) à la main…

clip_image002_thumb[1]Beaucoup d’entre nous sont originaires du Nord de la France. Est-ce une raison pour ne pas s’intéresser à notre ville, à notre région d’adoption ? A ce propos, connaissez-vous celui qui a donné son nom à…

Autrefois, les brasseurs, pressés de stocker leurs nouvelles récoltes d’orge et de houblon, se dépêchaient de brasser ce qui restait des anciennes. Ce reliquat donnait une bière aux saveurs et vertus originales, particulièrement aromatique et riche en matières premières.

La bière changeait d’une année sur l’autre, selon les récoltes et l’inspiration du brasseur qui mélangeait malts, épices, écorce d’orange, coriandre, cardamome ou cannelle…

On en fit une bière de fête, donc de partage… la bière de Noël !

clip_image006_thumbUnique, produite en quantité réduite, elle était offerte en cadeau par le brasseur à ses employés et ses clients.

clip_image008_thumbCette tradition est toujours à l’honneur dans les brasseries, malgré la disparition des contraintes de conservation et de transport.

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Elle titre en moyenne 6°, s’apprécie fraîche évidemment (de 4 à 6 °), se marie à toutes sortes de plats, foie gras, gibier, viande en sauce, poisson fumé, même le chocolat ou un dessert caramélisé.

Elle peut aussi rentrer dans la composition d’une recette, comme celle du bœuf braisé à la bière, que vous trouverez sous la rubrique « cuisine » du présent numéro de votre Beffroi.

Jean-Paul HUART

La dentelle de Caudry

D’aucuns racontent que notre ami Jean-Paul HUART ne fait pas dans la dentelle. Et bien si ! Dans celle de Caudry, bien sûr…

LA DENTELLE DE CAUDRY

elle fait à nouveau tourner les têtes !

Grâce KELLY en portait le jour de son mariage avec le prince Rainier de MONACO, en 1956.

Considérée comme un produit de luxe et appréciée des femmes élégantes du monde entier, la dentelle de Caudry (Nord) est produite actuellement par sept fabricants, employant environ 600 salariés.

clip_image002Les métiers Leavers, énormes machines reproduisant le mouvement des mains de la dentellière, fonctionnent avec des cartes perforées comme celles d’un orgue de Barbarie.

Le tissage est mécanisé, mais la préparation du travail est manuelle, le passage des fils dans la machine, le remplissage des bobines se font à la main. Lorsque le tissage est terminé, les effileuses, écailleuses, découpeuses et brodeuses entrent en action pour les retouches et finitions.

A la fin du XIXème siècle, les industriels caudrésiens installent les premiers métiers. L’essor est fulgurant. Avant la première guerre mondiale, Caudry compte 177 fabricants et presque 1800 métiers. Après les bombardements de la grande guerre, Caudry investit dans les métiers de grande largeur, destinés à l’habillement, tandis que Calais se centre plutôt sur la lingerie.

Le marché est toujours florissant, mais les années soixante marquent la fin de l’euphorie. Lorsque le pape JEAN XXIII supprime l’obligation pour les femmes de porter un couvre-chef à l’église, généralement une mantille, les dentelliers caudrésiens stoppent 100 métiers du jour au lendemain.

La libération des mœurs, la mini-jupe remisent la dentelle parmi les accessoires de grand-mère. La crise économique, la mondialisation déciment la profession.

Mais depuis quelques années, les clignotants sont à nouveau au vert. La dentelle de Caudry fait à nouveau tourner les têtes, en apportant aux vêtements une « French touch » appréciée des élégantes du monde entier.

D’ailleurs, en mai dernier, Catherine Middleton entrait dans la cathédrale de Westminster dans une superbe robe agrémentée de dentelle de Caudry.

Jean-Paul HUART