La culture en France

Notre ami Jean-Paul HUART ne manque pas de culture. Plutôt que l’étaler, il préfère rendre un hommage appuyé à ses compatriotes, et en particulier aux Ch’timis chers à son cœur, qui si bien savent exporter cette culture hexagonale que de mauvaises langues disent en perdition.

Que ce soit dans les domaines culturels, technologiques ou artistiques, les Lumières d’un Siècle du même nom brillent encore…

LA CULTURE EN FRANCE

Dans le dernier beffroi, nous avions vu que les Français avaient la bosse des maths.

Cette fois, jetons un œil du côté de la culture. Franchement, ce n’est pas non plus dans ce domaine que nous sommes les plus mauvais.

Ce n’était pourtant pas gagné ! En effet, rien n’enraye la progression de l’anglais, devenu langue unique pour la production de documents. Le maintien de notre belle langue, et plus généralement du plurilinguisme, reste un combat permanent.

De même, au début des années 90, lors de négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce, la France a fait valoir le concept d’exception culturelle, permettant à l’Europe de faire admettre que les biens culturels ne pouvaient être traités comme les autres marchandises.

clip_image002C’est ainsi que l’aide au cinéma, au théâtre, des mesures telles que le prix unique du livre, l’instauration de quotas sur la diffusion des chansons françaises et la défense de la notion d’auteur, ont largement favorisé la production hexagonale.

La France a été très combative sur ce dossier, ce qui lui a valu de violentes critiques, cette prétention ayant été interprétée comme un signe de l’arrogance d’une culture qui se prétendait supérieure aux autres.

Cette notion, devenue diversité culturelle pour ne pas froisser, ne nous a pas si mal réussi et inspire même à l’étranger. Au Japon, Unijapan, un organisme destiné à promouvoir le cinéma japonais dans le monde, a vu le jour sur le modèle Unifrance. La Roumanie et d’autres pays sont, de même, inspirés par notre CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée).

UNIFRANCE

Cette structure peu connue, créée en 1949, joue un rôle essentiel dans la promotion des films français à l’étranger. Organisation de voyages promotionnels, présence dans les marchés importants du film, organisation de festivals comme celui du film français au Japon, le « Rendez-vous with French cinéma » de New-York ou le « cinéma français aujourd’hui » en Russie, tout cela est du domaine de Unifrance.

La France, pays de la nouvelle vague est dotée du troisième plus grand parc mondial de salles de cinéma, et d’un système de soutien à la création que le monde entier lui envie.

Restons modeste !

La France est, certes, le deuxième exportateur de films au monde, mais très loin derrière les Etats-Unis (90% de parts de marché sur la planète, contre environ 3% pour le petit poucet français). Malgré tout, en 2009, nos films ont attiré 67 millions de spectateurs à l’étranger.

Chaque année, un noyau dur de 20 à 30 films parvient à être vendu dans dix à vingt pays étrangers. Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, a été acheté, cette année par 50 pays.

BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS DE L’ANIMATION

A Valenciennes, Supinfocom forme des étudiants recrutés par les plus grands studios français ou américains.

Supinfocom (Ecole supérieure d’informatique de communication) a été créée à la fin des années 80 à Valenciennes (Nord), dans une région alors sinistrée sur le plan économique. Un peu à l’étroit actuellement, les 700 étudiants du site valenciennois devraient déménager dans un campus en projet, près de la gare. Il sera construit d’ici deux ou trois ans à Anzin, ville immortalisée par Zola dans Germinal, sur d’anciennes friches industrielles, au bord de l’Escaut. Le but de la chambre de commerce et d’industrie, créatrice et propriétaire de Supinfocom, était de contribuer à la reconversion de la région, en s’appuyant sur le numérique et l’image.

Supinfocom est appelée à se développer en lien avec une pépinière d’entreprises, dont Meconopsis, studio de post-production 3D, qui a récemment réalisé le toilettage du générique du JT de France3.

95% des étudiants trouvent un emploi moins de six mois après leur sortie d’école. Un ancien de l’école, Grégory Jennings, diplômé en 2006, travaille depuis trois ans pour le studio américain DreamWorks Animation, qui a notamment créé Shrek. Le gros des étudiants reste en France, mais un sur cinq part à l’étranger. Les départs restent limités, en raison du développement du secteur de l’animation dans le Nord avec Ankama à Roubaix, qui a créé le jeu en réseau Dofus, et à Paris avec Mac Guff Ligne, qui a travaillé sur les films « Azur et Azmar » (2006) ou « Moi, moche et méchant », encore en salle.

LE SUCCES D’ANKAMA DANS LES JEUX EN LIGNE

Trois copains décident, en 2001 de créer leur propre entreprise, une petite société spécialisée dans la communication active, basée à Roubaix.

Ils développent un jeu de rôle mettant en scène des œufs de dragon aux pouvoirs magiques. Dofus est le premier jeu de rôle en ligne massivement multi joueurs français. Dès 2004, le succès est immense et commence une irrésistible ascension. Dofus entraîne le joueur dans un univers médiéval fantastique mais se démarque de ses concurrents par son humour très français, des blagues au second degré, avec même, des références aux Ch’tis.

Près de 35 millions de joueurs l’ont testé, et 3 millions y jouent régulièrement, essentiellement des francophones et des hispanophones.

L’effectif, qui était de cinq au départ, dans des locaux de 15 m2, est passé à 450 salariés qui travaillent dans une ancienne usine textile de 10 000 m²

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En 2005, les trois fondateurs se sont lancés dans l’édition d’un manga, vendu à plus d’un million d’exemplaires.

Wakfu, nouveau petit frère de Dofus a scénarisé ses héros en dessin animé, diffusé sur France 3 et qui remporte un franc succès chez les préados.

Ankama cherche maintenant à percer le marché asiatique. Il a ouvert une antenne à Tokyo. Au pays du manga, la concurrence sera forcément très sévère, mais dans le jeu vidéo, les Japonais sont sensibles à la French Touch.

LE LOUVRE S’INSTALLE A LENS

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La ville commence à s’approprier le futur musée. Chaque mois, des riverains sont invités pour une rencontre informelle avec les acteurs du projet, une équipe de médiation présente sur place, et les responsables des travaux.

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Les travaux de terrassement ont démarré depuis le dernier trimestre 2010 et l’ensemble du chantier devrait s’étaler sur deux ans. Des images projetées dans la salle d’exposition dévoileront au public toutes les phases de ce chantier qui occupera jusqu’à 400 personnes.

Parallèlement, des ateliers de sensibilisation à l’art sont organisés. Les élèves de CE2 se voient proposer une semaine entière consacrée à la découverte artistique, encadrés par deux enseignants spécialement formés aux pratiques artistiques, au côté des professeurs habituels.

Cette sensibilisation à l’art représente une expérience totalement nouvelle pour les enfants.

Certes, dans une ville plus connue pour sa culture-foot, la vraie gageure sera de convaincre les abonnés du stade Bollaert à pousser un jour la porte du musée du Louvre !

Lu dans le journal

clip_image010…cet extrait d’une interview de Carolyn Carlson, chorégraphe américaine, directrice du Centre chorégraphique national de Roubaix :

« Ce que j’aime en France, c’est que chaque ville a son musée, son théâtre. La culture est partout.

Tout ce que j’ai fait ici, je n’aurais pas pu le faire aux Etats-Unis. Là-bas, il n’existe pas la même dynamique pour la danse et la culture en général. La création américaine est concentrée dans quelques foyers, comme New-York ou San-Francisco. En France, la danse s’épanouit dans toutes les régions, notamment grâce aux centres chorégraphiques nationaux créés en 1984 par Jack Lang. Aujourd’hui, on en compte 19, répartis sur tout le territoire. C’est unique au monde ! Bien-sûr, ce n’est pas toujours facile. Les jeunes chorégraphes doivent se battre pour trouver des subventions et faire tourner leurs spectacles.

Aujourd’hui, je vis entre Paris et Roubaix. J’aime Paris parce qu’on y croise le monde entier, mais je suis aussi très attachée au Nord. Cette région a été une vraie découverte pour moi. Il s’y passe beaucoup de choses et on y sent une énergie positive. »

En conclusion, malgré la crise et toutes sortes de difficultés, il serait bon pour une fois de considérer la culture de notre pays avec optimisme.

Les musées ne désemplissent pas, on publie des livres de toutes sortes. Le cinéma maintient son rang et résiste à la domination américaine.

Le théâtre tient bon et on chante toujours autant en France.

De très nombreux festivals attirent les foules, nos architectes sont réclamés sur tout le continent, et nos créateurs de mode sont toujours autant admirés.

Jean-Paul HUART