Le plat pays

L’ombre de Jacques Brel plane tout au long des 40 kilomètres de plages de sable blanc qui, ignorant la frontière, conduisent de DUNKERQUE (France) à NIEUWPOORT (Belgique).

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Dans les dunes, au milieu des argousiers et des touffes d’oyat qui retiennent le sable, les paroles du « plat pays » s’imposent aussitôt. « Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague. Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues. » …

L’hiver, la pluie tombe sur le rivage, poussée par le vent du Nord. Mais au printemps, « quand le vent est au rire » et le ciel azuré, une balade sur ces plages devient un régal. Au fil des saisons, un regard porté à l’infini fait encore songer à Brel : « Avec des cathédrales pour uniques montagnes et de noirs clochers comme mâts de cocagne… ».

Que l’on soit au nord du nord de la France ou au sud de la Belgique, ces rivages font l’objet de l’attention de moult associations et des collectivités locales. Il existe de nombreuses réserves naturelles.

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Cette région a été autonome, sous les comtes de Flandre, jusqu’au XIVème siècle, puis bourguignonne, espagnole, autrichienne, enfin française ou belge. Côté belge, on parle encore le flamand au quotidien, beaucoup moins du côté français. Les lieux, objets ou plats traditionnels, waterzoï ou potjevleesch, ont des noms aux consonances étranges.

Si le front de mer est le royaume des sternes, gravelots et autres oiseaux aquatiques, les dunes et zones humides abritent plutôt crapauds, libellules, alouettes lulus et bruants de marais.

C’est un pays de polders gagné sur la mer. Ce sont les moines qui ont lancé le mouvement au Moyen-Age. En introduisant drainage et digues, ils ont façonné au XVIIème siècle le paysage tel qu’on peut le voir aujourd’hui. A l’été, le plat pays est celui du blé et de la pomme de terre, mais aussi celui de la « violette du nord », le lin.

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En Belgique, Nieuwport, village de pêcheurs, est devenue une jolie cité balnéaire de 11000 habitants qui se compare à notre Touquet. Une très belle promenade relie la plage à la vieille ville. On peut déguster un succulent poisson frais dans les restaurants. Si l’on dispose de toute la journée, on peut emprunter le tramway qui longe la côte jusqu’à la frontière hollandaise, en deux heures, et qui permet d’admirer villages côtiers, plages et dunes.

Ces paysages d’eau, de canaux, de sable blanc et de dunes, se retrouvent à Dunkerque et Gravelines. Ces villes qui ont subi tant de conflits au fil des siècles, sont désormais une terre d’industrie lourde (raffinerie, centrale nucléaire). Dunkerque est le troisième port français. Une des places de la ville abrite la statue de Jean Bart, corsaire de Louis XIV, véritable mythe local qui aurait sauvé Dunkerque de la famine en 1698.

A Gravelines, on peut découvrir les fortifications en forme d’étoiles, intactes, de Vauban.

On peut terminer cette visite du plat pays à Malo-les-bains, y déguster d’excellentes bières dans les bistrots de la plage, écouter la mer et regarder une dernière fois le sable blanc de la plage.

Jean-Paul HUART

Blanche-Neige et les sept nains

Le statut de grand-père nous amène à renouer avec les récits qui enchantaient notre jeunesse, avec ces contes de fées qui nous ont bercés et que nous lisons le soir à notre tour à nos petits-enfants, avec le sentiment de transmettre des valeurs essentielles.

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En y réfléchissant, de justes questions s’imposent quant aux messages véhiculés par ces textes d’hier, et l’envie m’a pris de les revisiter en leur apportant une touche de modernité.

Il était une fois une jeune fille albinos qui avait les yeux rouges et la peau blanche. Rouquine jusqu’à l’os, elle arborait une chevelure de feu à faire pâlir le soleil. Malgré son air de grenouille morte, elle était tout de même sympathique. On l’appelait Blanche-Neige. Comme dans tous les contes de fées, Blanche-Neige était une princesse dotée d’une belle-mère vaniteuse et malveillante. A ce sujet, cessez de vous interroger sur tout ce tapage autour des belles-mères ! Les contes de fées sont responsables de ce lavage de cerveau qui a amené l’humanité à croire que les belles-mères sont méchantes. Ce n’est qu’une vue de l’esprit. La mienne, par exemple… n’est pas pire que les autres… Mais il faut bien avouer que celle de Blanche-Neige était un sacré numéro ! Et qu’elle fût Reine ne changeait rien à l’affaire…

La Reine admirait chaque jour son reflet au miroir, éprise d’elle-même, en pamoison devant la forme de ses sourcils et le teint de ses joues. De lourds antécédents familiaux de désordres mentaux entachaient son raisonnement, on la surprenait même parfois à discuter avec son miroir. Bref, un cas désespéré…

Pendant ce temps, Blanche-Neige gambadait dans le jardin, essayant tant bien que mal de profiter du soleil et de prendre un meilleur teint. Mais, albinos jusqu’à la moelle, elle ne retirait de ces sorties que des boutons étranges qui lui donnaient l’air d’une amanite tue-mouche.

Un jour, la Reine fut frappée d’une implosion de l’inconscient qui lui donna un sentiment de rejet intense et universel. Elle crut même entendre son miroir se foutre de sa tronche en lui affirmant que sa belle-fille « tue-mouche » était beaucoup plus jolie qu’elle. Aussitôt la Reine courut jusqu’au jardin et annonça solennellement à Blanche-Neige qu’elle était virée, transformant notre amanite tue-mouche en amanite vireuse (si ces histoires d’amanites vous plongent dans la confusion, faites vos recherches dans Google Image et cessez de geindre !).

En larmes, Blanche-Neige fit sa valise, y plaçant délicatement deux robes, quatre « petits hauts qui vont avec tout », trois souliers, un casse-croûte et un tube de crème auto-bronzante. Puis elle tailla la route.

Comment appeler cela : le hasard, le sort, le destin ? Qu’importe le terme ! Toujours est-il qu’une force surnaturelle se mit à orchestrer les événements afin que Blanche-Neige ne termine pas sa vie dans des quartiers malfamés. A peine eut-elle quitté sa belle-mère qu’elle rencontra un médecin spécialisé en texture de pommes rouges. Ne riez pas ! Il faut se spécialiser de nos jours… Le bon docteur, constatant que Blanche-Neige était en voie de clochardisation, lui offrit un emploi de secrétaire dans son cabinet de médecine méta-fabuleuse. Ce cabinet réunissait sept spécialistes, affectueusement appelés les sept nains. Pourquoi les sept nains, me demanderez-vous ? Parce que Blanche-Neige et les sept spécialistes en médecine méta-fabuleuse eut été un titre décidément trop ennuyeux pour les enfants. On opta donc pour les sept nains, bien que les sept gaillards mesurassent plus d’1m80. Mais en les plaçant à côté de girafes, ils paraissaient minuscules. Donc, tout baigne…

Blanche-Neige prit immédiatement ses fonctions dans son nouveau boulot. Elle fit tranquillement la connaissance des sept médecins, que voici : Prof, déjà cité, spécialiste en texture de pommes rouges, Grincheux, spécialiste en aérodynamisme du cuir chevelu, Atchoum, spécialiste en contusions de l’index et du majeur, en voie d’obtenir une certification en contusion du gros orteil gauche, et Dormeur, spécialiste en réveils d’après hibernation et conseiller en matelas.

Blanche-Neige s’épanouissait un peu plus chaque jour dans son métier de secrétaire médicale. Il faut dire que son physique l’avantageait : à la vue de sa pâleur les fébriles se réjouissaient de leur teint rubicond et à celle de sa chevelure les

enfants atteints de rougeole se sentaient rassurés. Certes, elle prenait moins de bains de soleil, mais, au moins, elle avait maintenant un salaire et pouvait tester une plus grande variété de crèmes auto-bronzantes. Prof tentait d’ailleurs de dissuader Blanche-Neige de les utiliser : « Si une de ces crèmes arrive à te faire bronzer, tu seras désormais appelée Brune-Neige, ce qui sera très mauvais pour ta carrière ! » Mais Blanche-Neige, malgré sa candeur, avait aussi une tête de cochon incomparable et ne changea en rien ses habitudes.

Croyez-vous que je ne comprenne pas ce qui se passe en vous, à cet instant du récit ? Oui, oui, je m’adresse à vous, chers lecteurs. Vous vous dites : « Eh bien… il devait présenter sept médecins et il n’en a présenté que quatre ! » Outre le fait que ce détail est d’une insignifiance titanesque, il fait également partie de la vie intime de ce cabinet. Que simplet soit un éminent proctologue, Timide un gynécologue de renom et que la spécialité de Joyeux ne puisse être évoquée ici sans risquer les foudres de la censure, n’ajoute rien à notre histoire. Alors pourquoi perdre toute votre concentration et vous mettre dans tous vos états pour si peu ? Ressaisissez-vous et poursuivons !

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Un jour, une cliente entra dans le cabinet médical et discuta longuement avec Blanche- Neige. Parmi les sujets abordés : la pluie, le beau temps, la mode et le mascara. Tout le contenu d’un magazine Femme Actuelle en moins de quinze minutes ! Une aubaine… Après avoir tourné et retourné ces profonds sujets en tous sens, la cliente sembla prise d’un sentiment d’attachement irrépressible envers Blanche-Neige et lui offrit une pomme. Blanche-Neige y croqua… et tomba immédiatement dans un profond coma. C’était une pomme empoisonnée, évidemment. Cette cliente était en fait la Reine, déguisée pour mieux tromper son monde et bien décidée à ce que les jours de Blanche-Neige cessent de couler paisiblement en compagnie des sept nains.

À 824 kilomètres de là (soit 185 lieues et quelques toises, pour les puristes), sept souris s’ennuyaient à mourir car leur maîtresse, qui s’appelait Cendrillon, était en cavale depuis une éternité avec son prince charmant. Pour passer le temps et être utiles à la société, elles ouvrirent une agence de rencontre. A nouveau, le hasard – ou le sort, ou le destin – fit son œuvre et les sept nains tombèrent sur une publicité provenant de cette nouvelle agence prometteuse. Ils se concertèrent et décidèrent de placer une annonce dans le journal pour caser leur secrétaire comateuse : « Jeune femme plutôt paisible cherche prince ».

Le premier appel fut le bon. Un prince vivant tout près désirait rencontrer Blanche-Neige dans les plus brefs délais. Les sept nains injectèrent donc 7 millilitres de résine de sabot de gnou dans les veines de Blanche-Neige afin de l’extirper temporairement de son coma pour qu’elle puisse embrasser son prince et ainsi revenir à une vie normale. Et, surtout, s’occuper des dossiers qui s’accumulaient au cabinet des médecins ! Bien que le remède temporaire fonctionnât, il laissa Blanche-Neige dans un état de confusion plutôt inquiétant. Mais qu’importe ! Ce n’était que pour un laps de temps très court.

Le prince fixa le rendez-vous dans un château qui faisait chambres d’hôtes, dans la suite 224. Blanche-Neige s’y rendit. Ou plus exactement, elle crut s’y rendre. Car en fait, la confusion la poussa à se rendre chez sa belle-mère !

Elle perdit un temps fou à compter les chambres qui n’était pas numérotées au château de la Reine, d’autant qu’elle raclait fort du gosier en raison du petit morceau de pomme empoisonnée qui y était resté coincé. Elle pénétra enfin dans la 224ème. La pièce était plus sombre que le trou du cul d’un nègre (Je me dois ici d’ouvrir une nouvelle parenthèse. Ne voyez rien de péjoratif dans cette annotation ! Il ne s’agit que d’une image pour mieux vous faire comprendre la noirceur du lieu. L’un de mes amis à la peau noir ébène ne s’en est d’ailleurs pas offusqué. Il m’a simplement déclaré, avec un air étonné : « Je ne savais pas, présentement, que dans le cul des blancs il y eût de la lumière ! » Fermons la parenthèse !). Elle entendit une profonde respiration provenant du lit. Elle s’approcha à pas feutrés et se pencha pour embrasser son prince. Vous vous doutez de la suite. Son prince était en fait la Reine, qui dormait d’un sommeil d’ours brun en plein cœur de l’hiver. Elle embrassa donc la Reine, qui se redressa brusquement sur son séant en s’époumonant : « Quoi ? Quoi ? De quoi s’agit-il ? ». Ce faisant, elle ingéra le morceau de pomme empoisonnée qui était passé de la bouche de Blanche-Neige à la sienne et sombra immédiatement et à son tour dans le coma.

Revenant définitivement à la vie et à la raison, Blanche-Neige proféra : « On est toujours puni par où on a péché ! ».

Quoi ? Vous vous attendiez à une réplique plus glorieuse ? Je vous rappelle gentiment que Blanche-Neige était confuse. Injectez-vous 7 millilitres de résine de sabot de gnou et cela vous guérira de cette fâcheuse tendance à juger trop hâtivement les personnages de contes de fées !

La reine finit ses jours sous perfusion dans divers hôpitaux où elle mourut dans d’atroces souffrances, le Prince passa le reste de son existence à sillonner le pays pour y visiter tous les châteaux à la recherche d’une hypothétique chambre 224 (qu’il finit par trouver dans un asile d’aliénés) et les sept nains se préparèrent des jours sombres en épousant les sept souris.

Quant à Blanche-Neige, elle reprit son boulot avec tant ardeur qu’elle devint la directrice du cabinet médical et s’employa à faire trimer les sept médecins comme jamais. Elle se teignit les cheveux en blond et poursuivit inutilement ses efforts pour donner à son teint quelques couleurs, faisant la fortune des fabricants de crèmes auto-bronzantes.

C’est ainsi qu’elle mena une vie riche et intéressante en restant célibataire, ce qui lui évita d’avoir une tripotée d’enfants, estimant qu’elle avait mieux à faire dans la vie…

Jean-Marie Dumarquez

Souvenirs, souvenirs !!!..

Grâce à Dominique Lesay (la mémoire de notre amicale !) nous remontons le temps, comme dans un film fantastique.

Laissons le nous raconter…..

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« En ce temps là les dames mettaient leurs robes longues et les messieurs endossaient leurs smokings.

C’était le temps où existait l’union des Provinces. L’Union regroupait toutes les Amicales régionales ayant leur siège à Toulouse.

Chaque année avait lieu la soirée dansante de l’Union.

La première à laquelle j’ai assisté était en 1957.

A l’époque de très nombreuses Amicales existaient à Toulouse : les gens de l’Est, la bretagne, la provence, la corse, le pays basque, la gascogne, l’ aveyron, la savoie et beaucoup d’autres, sans oublier bien entendu les Gars du Nord.

Toutes les Amicales avaient un groupe folklorique et nous avions un très beau groupe avec des boulonnaises et leurs fameuses coiffes ainsi que nos chers mineurs.

Tous les ans se déroulait au sein de chaque Amicale l’élection de la reine et de ses demoiselles d’honneur.

(C’est ainsi que le jour de notre mariage, à la basilique Saint Sernin, nous avons eu la surprise d’avoir à la sortie une haie d’honneur formée d’une quinzaine de boulonnaises et de mineurs.)

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Les premières soirées de l’Union avaient lieu dans les salons de l’ex Grand hôtel de la rue de Metz, puis au Cercle des Officiers (rue du Lt Colonel Pélissier), puis à la Rotonde du Parc des expositions et enfin dans la très belle salle des fêtes de Castelginest.

Deux cents personnes, environ, y assistaient chaque année. Chaque Amicale venait avec son groupe folklorique au grand complet.

Tous ces groupes défilaient, au son de leur musique régionale, avec à leur tête la reine au bras de son Président.

En 1983, notre président Pierre Roussel, étant souffrant, m’avait demandé de le remplacer et c’est ainsi que j’ai défilé au bras de notre reine qui était … ma fille Marianne.

La reine des Provinces et ses demoiselles d’honneur étaient élues ce soir là. Elles recevaient de très jolis cadeaux et le traditionnel bouquet de fleurs.

Le temps passa et ces soirées devinrent des repas dansants et chaque fois l’organisation et le choix du menu (régional, bien sur) revenait à une Amicale différente.

Les Gars du Nord organisèrent les soirées en 1984 et en 1995.

Et voici le menu de 1984…

Anguilles fumées sur toast

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Flamiche aux poireaux

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Lotte à la Dunkerquoise

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Lapin aux pruneaux et sa garniture de légumes

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Salade d’endives

Fromage de Maroilles

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Glaces et sa gaufre fourrée du Nord.

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Café

Genièvre de Wambrechies

Bénédictine de Fécamp

Vin rouge de Toulouse

Vin blanc de Gaillac

Bière Pelforth pression à discrétion.

Et celui de 1995 :

Chuche Mourette en apéritif

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Soupe à la bière

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Waterzoï de Saint –Jacques et de Lotte

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Carbonade flamande

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Chicons

Fromage de Maroilles et du Mont des Cats

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Tarte à la cassonade

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Café et sa bistouille de Wambrechies

Vin de Gaillac

Bière pression.

Mais la plupart des Amicales disparurent, faute de combattants… et le dernier repas dansant eut lieu en 1999 et fut organisé par les corses.

Notre fidèle reporter écrivait dans le Beffroi n° 12 d’avril 1996 :

« L’union des Provinces devient une véritable peau de chagrin, qui chaque année se rétrécit de plus en plus.

On peut regretter l’absence de certaines Amicales. Elle est compréhensible pour les Gens de l’Est endeuillés par le décès de notre ami Camus. Mais ou sont passés, les autres amicales ? Le Quercy, le Tarn, l’Auvergne, la Lozère, le Berry, les Antilles, l’Outre-mer et toutes celles dont on ne parle plus.

Pour le moins que les responsables fassent acte de présence !

La prospérité de l union n’est que l’addition de toutes les provinces ! »

Depuis, l’Union a totalement disparu et, il ne reste que très peu d’Amicales, quatre ou cinq au plus et encore….

C’est à l’occasion de l’une de ces fameuses soirées que notre géant, Jehan de Flandre, fit sa première sortie en 1964.

C’est en passant entre les mains expertes d’Albert Meurisse qui l’opéra tel un chirurgien spécialiste, que Jehan devint Zulma.

La relativité d’Einstein

Il en est ainsi de certaines explications. On ne les comprend pas toujours.

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Pourtant, quelques-unes, paraissant à priori très compliquées, deviennent en fait très compréhensibles.

Un exemple ! La relativité d’Einstein. Allez donc voir sur Internet ou dans une revue spécialisée. C’est à n’y rien comprendre. Mais à côté de ces théories alambiquées, Einstein lui-même fournissait une explication bien plus claire :

« Placez votre main sur un poêle une minute et çà va vous sembler une heure.

Asseyez-vous auprès d’une jolie fille une heure, et çà vous semble durer une minute.

C’est çà la relativité ! »

C’est simple, non ?

Jean-Paul HUART

Un fabricant picard : Cornilleau

Leader européen de la table de ping-pong, le fabricant picard s’attaque au marché chinois de la compétition, avec des raquettes fabriquées spécialement à partir de bois de compétition.
La petite entreprise, située à quelques kilomètres au sud d’AMIENS se targue de garder toujours une longueur d’avance, parce qu’elle investit beaucoup dans la recherche. Cornilleau a un positionnement haut de gamme, alors que son concurrent français Décathlon occupe plutôt l’entrée de gamme.
Trois cents tables de ping-pong ont été installées dans la capitale britannique à l’occasion des jeux olympiques de LONDRES. Elles ont été installées dans les gares, aéroports ou autres lieux de passage, à la disposition des usagers, afin de promouvoir la pratique du tennis de table.image
En 1968, l’enseigne BHV, pour répondre à une demande pressante de ses clients, commande trois cents tables de ping-pong à la petite menuiserie familiale Cornilleau qui relève le défi, en partenariat avec le ferronnier du village. Ces premières tables rencontrent un tel succès que Cornilleau décide d’investir dans de nouvelles machines et y consacre 50% de son chiffre d’affaires de l’époque. En dix ans, l’entreprise se hisse à la première place française.
En 1981, Cornilleau signe un contrat de sponsoring avec le champion Jacques Secrétin qui fait s’envoler son image de marque. Les tables sorties de l’atelier picard deviennent synonymes de compétition.
L’entreprise emploie aujourd’hui 80 personnes et réalise 40% de son chiffre d’affaires à l’export.

JP HUART

Je vous parle d’un temps que les nouveaux adhérents ne peuvent pas connaitre…

Je vais vous parler de l’Hermione.
– Mais qu’es à quo ?? Comme on dit à Toulouse,
– Un bateau.
– Mais allez-vous dire, elle ne fait que parler de bateau…
Il y a eu l’Horizon et l’aventure des ch’tis en croisière, et maintenant l’Hermione.
Mais attention l’Hermione ce n’est pas un bateau de croisière…. C’est la frégate qui a amené La Fayette en Amérique !!
Et si je vous en parle c’est que récemment, au journal télévisé de France 2, il y a eu un reportage sur l’Hermione aujourd’hui et cela m’a rappelé ce 26 juin 2002, jour où, au cours d’un voyage de 4 jours qui nous a emmené jusqu’au Puy du Fou, l’amicale s’est arrêtée à Rochefort pour visiter le chantier de l’Hermione.
Petit retour arrière :
Tout d’abord historique : L’Hermione est un navire de guerre français en service de 1779 à 1793. C’est une frégate de 12 (en référence au calibre de ses canons), portant 34 canons. Elle fait partie des frégates construites à l’arsenal de Rochefort.
C’est en 1780 que La Fayette embarque à bord de l’Hermione pour traverser l’Atlantique et aider à l’indépendance des Etats Unis d’Amérique.

imageEn 1793, l’Hermione touche les hauts fonds au large du Croisic, (près de l’estuaire de la Loire) Le capitaine Pierre Martin fait évacuer l’équipage et l’Hermione sombre quelques heures plus tard.
Dans un passé plus récent : À Rochefort, depuis 1997, dans l’ancien Arsenal maritime, une équipe de passionnés reconstruit la frégate Hermione. Ce grand navire en bois, témoin d’une période phare de l’histoire maritime française est reconstruit sous les yeux du public qui peut ainsi découvrir le travail des charpentiers, forgerons, gréeurs, calfats, voiliers…
L’ambition de l’Association Hermione-La Fayette est de reconstruire le plus fidèlement possible à la frégate d’origine, tout en tenant compte des contraintes règlementaires actuelles, notamment en matière de navigabilité, un navire de plus de 65 mètres de long portant trois mâts et 1 500 m2 de voilure, et dont la coque est entièrement réalisée en chêne.
Quelques chiffres : un grand mât à 54 mètres au-dessus de la quille, 2 000 chênes sélectionnés dans les forêts françaises, un puzzle de plus de 400 000 pièces de bois et de métal, 1 000 poulies, 1 tonne d’étoupe pour le calfatage, 26 canons tirant des boulets de 12 livres sur le pont de batterie et 8 canons tirant des boulets de 6 livres sur le pont de gaillard.
Le chantier ayant pris du retard, la mise à l’eau initialement prévue en 2007 a été repoussée au 6 juillet 2012. Au XVIIIe siècle, le navire initial avait été construit en moins d’un an.
Plusieurs modifications ont été apportées au plan original du navire, par souci de solidité et de sécurité : en particulier, les planches sont boulonnées et non chevillées afin d’éviter le jeu secondaire à la durée de construction. De même, les mâts sont collés et non assemblés par des cercles métalliques, afin d’éviter les infiltrations d’eau. Les canons, pour des motifs de poids et également de sécurité, sont allégés et non fonctionnels. Les manœuvres courantes restent en chanvre ; en mars 2011, la voilure reste prévue en lin.
Une motorisation est prévue en sécurité ainsi que des groupes électrogènes pour l’éclairage et un confort minimal.
Les ch’tis visitent le chantier : voici ce que nous avions vu en 2002 :

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Je concluais mon article sur le Beffroi par : Si tout va bien, en 2007 la demoiselle de Rochefort reprendra alors la mer, direction Boston…

Aujourd’hui :
Nous sommes en 2012 et la mise à l’eau a eu lieu en grande pompe le 6 juillet, la coque nue (sans son gréement) a effectué un premier « test de navigation » remorquée sur la Charente.
Voici donc l’Hermione en 2012 !

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Et la demoiselle de Rochefort découvre à peine les joies de la navigation… son départ pour la grande traversée vers l’Amérique est prévue en 2015 si tout va bien !
Je vous en reparlerai à ce moment-là !!! Si tout va bien pour moi aussi !!!

Monique Huart

Une course exceptionnelle : Paris-Roubaix

Le vendredi 11 avril 2012 se disputait cette fameuse course cycliste. L’itinéraire des coureurs passait devant le café « chez Françoise, situé dans la rue principale de TROISVILLES. Sur le mur extérieur, deux panneaux étaient accrochés, l’un indiquant la direction de PARIS, l’autre celle de ROUBAIX. Entre les deux, figurait un portrait de Jean Stablinski, champion du monde de cyclisme en 1962, décédé en juillet 2007. Il y avait une inscription sous la photo : « J’ai rejoint le paradis des cyclistes ».
J’écris ces lignes aujourd’hui, jeudi 4 avril car le dimanche 7, les coureurs prendront le départ de la 111ème édition de la célèbre course.

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Comme chaque année, le départ se fera de COMPIEGNE. Avec le retour du printemps, la ville est heureuse d’accueillir le départ de la reine des classiques. La veille de la course, tous les mordus du vélo organisent de nombreuses manifestations. Un salon du Paris-Roubaix est organisé par l’office des sports de l’agglomération de la région de Compiègne. L’après-midi, le village des clubs réunit petits et grands pour la présentation des coureurs. Le soir, la course nocturne dans le centre-ville donne un avant-goût pour tous les supporteurs.
Cette année encore, les coureurs passeront devant « chez Françoise » et le portrait de Jean Stablinski. Un peu plus loin, le premier d’une bonne vingtaine de secteurs pavés les attendra, parmi les moins redoutables. Car dans le Valenciennois, les cyclistes rouleront sur du grès au teint rosacé. Plus loin, du granit venu de Bretagne ou de la pierre bleue de Soignies.
Ces routes devenues des chemins agricoles, construites à la fin du XVIIIème et au milieu du XIXème siècle, sont aujourd’hui semées d’ornières, de flaques de boue et blocs saillants. En tout, une cinquantaine de kilomètres de cet acabit sont répartis sur les 254 kilomètres du parcours.
Selon leur longueur et leur état général, les tronçons sont notés de 1 à 5. Le premier « 5 étoiles » , c’est la redoutable trouée d’Arenberg, dont le nom exact est « la Drève des Boules d’Hérin ». Elle est composée d’une longue ligne droite d’une longueur de 2400
– 7 –
mètres à travers la Forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers. Des pavés disjoints et biscornus, très durs à franchir et qui font souffrir les mollets.
Un ancien coureur professionnel se souvient : « Ce corridor de 2,4 kms, entouré d’arbres, à la vitesse de 40 kms/h, on est vraiment secoué, on se demande si le vélo ne va pas se casser en deux. »
Dans les années 70, la couverture des routes du nord par du goudron faisait craindre la disparition des pavés. La trouée d’Arenberg fait désormais partie des paysages incontournables de la course grâce à Jean Stablinski, qui avait été mineur à Wallers.
D’une édition à l’autre, l’itinéraire de la course change peu.
Lorsque vous lirez ces lignes, la course sera passée. Peut-être l’aurez-vous vue sinon rassurez-vous, début avril 2014, elle aura lieu à nouveau.

Jean-Paul HUART

LE MUSEE DU LOUVRES A LENS

A plusieurs reprises dans ces colonnes, j’ai relaté l’avancée de ce musée à LENS. C’est fait ! Il a été inauguré le 4 décembre 2012 par le Président de la république. Alors que, pour la première année, on attend 700 000 visiteurs, le 100 000ème a été fêté avant la fin du premier mois.

Le Louvre-Lens suscite un engouement qui dépasse les espérances.

A quoi ressemble le Louvre-Lens ? Quand le ciel est gris, le bâtiment conçu par les architectes de l’agence japonaise Sanaa ressemble à un nuage d’aluminium et de verre, posé sur une terre noire d’où surnagent de maigres îlots de pelouse. Le chantier extérieur est loin d’être achevé, le grand parc paysager attend encore ses plantations. Le hall d’accueil abrite derrière des lames de verre une librairie, un espace de documentation et un salon. Derrière l’accueil, on aperçoit des arbres et les maisons où vivent encore d’anciens mineurs et leurs familles.

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Sur la fosse numéro 9, la Galerie du temps

 

Le Louvre-Lens a été bâti à l’emplacement même du site de la fosse numéro 9, un puits de mine dont l’exploitation a cessé en 1960. En 1998, lors de la Coupe du monde de foot, cet emplacement avait été reconverti en parking. Aujourd’hui, ce sont les trésors de l’Egypte ancienne, du Moyen-Age, de la Renaissance qui occupent le terrain. Deux grandes galeries, l’une dite Galerie du temps, la seconde consacrée aux expositions temporaires, constituent l’épine dorsale de ce nouveau musée.

La Galerie du temps. La première est une immense nef d’un seul tenant. On y évoque l’histoire des collections du Louvre, depuis la naissance de l’écriture (3.400 avant J.-C.) jusqu’au chef-d’œuvre de Delacroix, « La liberté guidant le peuple », peint au lendemain des journées de 1830. Sculptures, objets d’art, tableaux, dessins, céramiques (plus de 200 pièces en tout) sont montrées dans des vitrines, sur des socles ou de simples cimaises.

Quand on suit le sens de la longueur, le parcours est chronologique ; quand on navigue de gauche à droite, on découvre les œuvres réalisées à la même époque. Un exemple ? Tout à côté du célèbre « Monsieur Bertin » de Ingres (peint en 1832), on découvre une stèle funéraire turque de 1809 et un immense portrait du souverain de la dynastie qadjare Fath Ali Shaj, œuvre d’un peintre actif en Iran au début du XIXe siècle, Mehr Ali.

La galerie des expositions temporaires (dont l’entrée sera payante – 9 euros plein tarif – alors que l’accès à la Galerie du temps sera gratuit jusqu’en décembre 2013) est plus traditionnelle : succession de salles qui accueillent pour une durée de six mois un ensemble consacré à la Renaissance. Clou de cette présentation, la « Sainte-Anne » de Léonard de Vinci, récemment restaurée, a fait le déplacement.

A Lens, le coût total de l’opération s’élève à 150 millions d’euros, la région Nord Pas-de-Calais y contribuant pour 59%, l’Europe (à travers le Fonds européen de développement régional) pour 20%, le conseil général du Pas-de-Calais et les communautés d’agglomération de Lens-Liévin et d’Henin-Carvin en assumant le reste. Guy Delcourt, maire de Lens, espère la création de 500 emplois dans les années à venir, principalement dans l’hôtellerie et la restauration.

En arrivant sur le site, vous pouvez voir deux grands terrils dont la silhouette sombre se découpe sur l’horizon. Ils sont, paraît-il, plus hauts de 50 mètres que la pyramide de Khéops. Un Louvre, des pyramides, des terrils, Lens fait désormais partie de l’histoire.

JP HUART

Les seigneurs d’Amaury

J’ai appris incidemment que Les Seigneurs d’Amaury faisaient partie des vingt ouvrages sélectionnés pour concourir au « Prix de l’Embouchure », ce prix étant l’équivalent provincial du « Prix du Quai des Orfèvres » à Paris, un prix littéraire annuel qui récompense un roman policier.

Les conditions de cette sélection, outre les qualités littéraires, sont les suivantes : l’action doit se passer à Toulouse, l’enquête de police doit être menée par la police judiciaire du commissariat de l’Embouchure et l’auteur doit être originaire de Toulouse ou y résider ou y travailler. Hormis le fait d’être nordiste, je remplis toutes les conditions requises.

Au mois de juin ne resteront que quatre titres en lice et, au mois d’octobre, le prix sera remis au lauréat à l’occasion du salon du livre « Polars du Sud ».

La vie m’a appris à ne pas trop rêver, mais cette première sélection est encourageante pour un auteur inconnu, un plaisir et une attente que je tenais à partager avec vous qui m’avez fait l’honneur de me lire.

Mon prochain ouvrage, City Blues, un polar noir, paraîtra au mois d’octobre 2012 aux Editions du Pierregord, et Les Cendres d’un été, un roman plus classique, au printemps 2013. Que de séances de dédicaces et autres salons du livre en perspective !

Quand je vous disais que mon temps pour l’Amicale était compté….

Le cannelé

Une spécialité qui a rendu célèbre notre amie Rosy CANCEL…

LE CANNELE

Spécialité culinaire de Bordeaux, cette pâtisserie est devenue l’emblème de la ville.

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Ce petit gâteau à pâte tendre, parfumé au rhum et à la vanille, recouvert d’une croûte caramélisée est en vente dans de très nombreuses boutiques du centre ville de Bordeaux.

Son histoire reste mystérieuse. Selon la version la plus répandue, le couvent des Annonciades, aujourd’hui couvent de la Miséricorde, fondé en 1519, serait à l’origine de cette découverte.

Ces religieuses, au XVIIIème siècle, auraient fabriqué ces gâteaux que l’on appelait canelats ou canelets, à pâte très mince roulée autour d’une tige de canne et frits au saindoux, avec de la farine qu’elles récupéraient sur les quais et du jaune d’œuf n’ayant pas servi au collage du vin. Cette pâtisserie était ensuite distribuée aux pauvres.

Mais selon Isabelle Bunisset, professeur de littérature à l’université Bordeaux III, le cannelé remonterait au début du XXème siècle, grâce à un pâtissier inconnu qui y ajouta l’exotisme du rhum et de la vanille.

Il pourrait aussi avoir pour ancêtre la canaule, un pain fait avec de la farine et des jaunes d’œuf, vendu par la puissante corporation des « canauliers », qui disparut avec la révolution.

Le chef bordelais Jean-Marie Amat donna au cannelé ses lettres de noblesse dans les années 1980.

En 1988, Philippe Baillardran en fera un produit de luxe et le commercialisera avec succès. Il en vend d’ailleurs 20 000 par jour.

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Le prix de cette petite merveille varie entre 0,75 et 2,00 euros, selon la taille. Les Bordelais, ainsi que notre amie Rosy, sont de plus en plus nombreux à fabriquer eux-mêmes ces cannelés, dont la renommée a largement dépassé les frontières de l’Aquitaine.

Il est même possible d’en trouver au Canada et aux Etats-Unis…

Jean-Paul HUART