Le vendredi 11 avril 2012 se disputait cette fameuse course cycliste. L’itinéraire des coureurs passait devant le café « chez Françoise, situé dans la rue principale de TROISVILLES. Sur le mur extérieur, deux panneaux étaient accrochés, l’un indiquant la direction de PARIS, l’autre celle de ROUBAIX. Entre les deux, figurait un portrait de Jean Stablinski, champion du monde de cyclisme en 1962, décédé en juillet 2007. Il y avait une inscription sous la photo : « J’ai rejoint le paradis des cyclistes ».
J’écris ces lignes aujourd’hui, jeudi 4 avril car le dimanche 7, les coureurs prendront le départ de la 111ème édition de la célèbre course.
Comme chaque année, le départ se fera de COMPIEGNE. Avec le retour du printemps, la ville est heureuse d’accueillir le départ de la reine des classiques. La veille de la course, tous les mordus du vélo organisent de nombreuses manifestations. Un salon du Paris-Roubaix est organisé par l’office des sports de l’agglomération de la région de Compiègne. L’après-midi, le village des clubs réunit petits et grands pour la présentation des coureurs. Le soir, la course nocturne dans le centre-ville donne un avant-goût pour tous les supporteurs.
Cette année encore, les coureurs passeront devant « chez Françoise » et le portrait de Jean Stablinski. Un peu plus loin, le premier d’une bonne vingtaine de secteurs pavés les attendra, parmi les moins redoutables. Car dans le Valenciennois, les cyclistes rouleront sur du grès au teint rosacé. Plus loin, du granit venu de Bretagne ou de la pierre bleue de Soignies.
Ces routes devenues des chemins agricoles, construites à la fin du XVIIIème et au milieu du XIXème siècle, sont aujourd’hui semées d’ornières, de flaques de boue et blocs saillants. En tout, une cinquantaine de kilomètres de cet acabit sont répartis sur les 254 kilomètres du parcours.
Selon leur longueur et leur état général, les tronçons sont notés de 1 à 5. Le premier « 5 étoiles » , c’est la redoutable trouée d’Arenberg, dont le nom exact est « la Drève des Boules d’Hérin ». Elle est composée d’une longue ligne droite d’une longueur de 2400
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mètres à travers la Forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers. Des pavés disjoints et biscornus, très durs à franchir et qui font souffrir les mollets.
Un ancien coureur professionnel se souvient : « Ce corridor de 2,4 kms, entouré d’arbres, à la vitesse de 40 kms/h, on est vraiment secoué, on se demande si le vélo ne va pas se casser en deux. »
Dans les années 70, la couverture des routes du nord par du goudron faisait craindre la disparition des pavés. La trouée d’Arenberg fait désormais partie des paysages incontournables de la course grâce à Jean Stablinski, qui avait été mineur à Wallers.
D’une édition à l’autre, l’itinéraire de la course change peu.
Lorsque vous lirez ces lignes, la course sera passée. Peut-être l’aurez-vous vue sinon rassurez-vous, début avril 2014, elle aura lieu à nouveau.
Jean-Paul HUART