Les Gars du Nord n’étaient pas tous réveillés à l’aube de ce dimanche 16 octobre 2011. Les yeux encore gonflés de sommeil, bercés par le roulis du bus qui les emmenait dans l’Aude, ils se laissaient aller à la douce torpeur de l’heure dans la chaleur naissante d’une journée qui s’avérerait ensoleillée.
Convaincus qu’elle serait à la hauteur de leurs attentes, ils étaient une petite quarantaine à s’être laissé séduire par cette sortie initiée par nos amis Monique et Jean-Paul HUART.
La pause-café sur une aire d’autoroute acheva de réveiller les plus endormis. Une fois « caféinés » et « nicotinisés » (pour certains), les Gars du Nord étaient au top pour découvrir les secrets de la fabrication du miel en terre minervoise.
René Malric, l’apiculteur, qui nous reçut dans sa « mielerie » à Talairan, est un passionné, un personnage haut en couleurs et à la langue bien pendue. Ce jour-là, son atelier faisait penser à un champ de bataille et son « laboratoire » semblait avoir été ravagé par une tempête. Il nous rassura en précisant qu’il avait procédé à quelque rangement pour nous recevoir correctement. Malgré ces conditions de travail « difficiles », il nous fit déguster un miel délicieux, intarissable sur sa production et sur les différentes façons de de l’améliorer. Sans nos impératifs horaires, nous aurions volontiers passé la journée avec lui.
Le repas tomba à point nommé après cette intense matinée culturelle au contact des abeilles. Les appétits étaient aiguisés et s’il est une chose avec laquelle les Gars du Nord ne plaisantent, c’est bien l’heure de passer à table…
Le restaurant « Le Dauphin », à Montserret, offre un menu copieux qui brille par l’absence de « ou » entre chaque plat proposé, ce « ou » si frustrant pour l’estomac affamé. Le « et » surgit à chaque ligne comme une promesse de bonheur pour le gastronome avisé. Et, ce qui ne gâche rien, la qualité des produits naturels est au rendez-vous.
Certains en portaient d’ailleurs avec bonheur les stigmates à la sortie…
Après le repas, nous reprîmes le bus pour effectuer les quelques kilomètres qui nous séparaient encore de Minerve où notre guide nous attendait. Cette jeune et élégante personne eut bien du mérite : les Gars du Nord, sous le coup d’une digestion difficile, étaient difficiles à canaliser. Mais le sourire de notre guide les incita rapidement à davantage de discipline en suivant avec attention un discours érudit, prélude à la découverte d’un site grandiose.
Cernée de gorges profondes taillées par la confluence du Brian et de la Cesse, posé à l’extrémité d’un plateau calcaire, Minerve est un village minéral au cœur de la garrigue languedocienne. Ancien bastion cathare détruit par Simon de Monfort en 1210, le village garde de cette époque une stèle en mémoire d’un bûcher cathare.
Capitale historique du pays minervois, cette petite commune accueille chaque année plus de 300 000 visiteurs. Trouvant dans le tourisme et la production de vins de qualité les deux piliers de son activité, Minerve a été inscrite à la liste des plus beaux villages de France. L’extraordinaire environnement naturel de la commune lui vaut l’essentiel de son attrait touristique, partagé avec sa tragique histoire.
Déambuler dans des ruelles étroites à forte déclivité relégua vite le repas de midi au rang des bons souvenirs. Les images fortes défilaient, avec le sentiment de se sentir moins « niaiseux » à chaque pas. Quand, en fin d’après-midi, la fatigue commença à alourdir les jambes des visiteurs, nul ne se fit prier pour regagner le bus.
Il nous restait près de deux heures de route pour regagner la Cité Rose, un temps que d’aucuns occupèrent à échanger leurs impressions de la journée, tandis que d’autres profitaient de l’occasion pour se livrer à un repos réparateur, comme en témoigne la photo ci-contre, prise avec un objectif à grande vitesse et haute résolution.
On notera sur le visage de l’un de nôtres en pleine action l’empreinte d’un sourire épanoui qui exprime une sorte de ravissement proche de la béatitude.
Mieux que des mots, cette photo prise sur le vif résume l’impression générale laissée par cette belle journée en pays cathare.
Jean-Marie DUMARQUEZ