Un petit retour sur les Ch’tis de l’animation, sur lesquels j’ai glané quelques informations supplémentaires.
Dans le dernier beffroi, je parlais de la société Ankama, créée en 2001 par trois fondus de jeux vidéo, à Roubaix. Après le succès de leur jeu de rôles Dofus, ils ont voulu passer à l’animation. Une série animée a donc vu le jour, Wakfu, diffusée actuellement tous les samedis matin sur FR3.
Invitez donc vos enfants ou petits enfants à regarder cette série produite par des Ch’tis, qui est regardée – tenez-vous bien –, par un million de fans chaque samedi !
Pour ceux qui, comme moi, ne connaissent pas Wakfu, ce dessin animé raconte les aventures de Yugo, ado frimeur et tête brûlée, à la recherche de ses origines, le tout dans un univers médiéval fantastique, foisonnant de créatures rocambolesques, tels Tristepin, Ruel Stroud, Amalia, une princesse capricieuse, et Evangelyne, une jolie archère.
Les jeunes peuvent trouver des mangas, cartes à jouer, peluches et fournitures scolaires, à l’effigie des héros de Dofus et Wakfu.
Les trois ch’timis d’Ankama s’attaquent maintenant au cinéma en préparant deux trilogies de Dofus et Wakfu, dont la sortie est prévue en 2013 et 2014.
Voilà ce que je voulais ajouter, mais dans ce nouveau numéro du Beffroi, parlons maintenant de…
La préservation de notre patrimoine
Sortons un peu de la morosité ambiante et découvrons ce qui peut nous mettre en joie. Nous, les Français avons beaucoup de chance ; il suffit de regarder autour de nous !
5 500 kilomètres de côtes, des massifs primaires et tertiaires, des grands fleuves, conjugués à des climats doux, tempérés, chauds au sud, glaciaires sur les massifs. Nous avons une variété incroyable de paysages. Si elle est toujours la première destination touristique au monde, c’est parce que cette richesse naturelle s’accompagne d’un extraordinaire patrimoine architectural. C’est ainsi que le mont St Michel, les remparts de Carcassonne, les cathédrales ou nos châteaux de la Loire ont attiré 74 millions d’étrangers en 2009.
Plus de 43 000 édifices sont classés ou inventoriés monuments historiques, un peu grâce à Prosper Mérimée qui, au XIXème siècle, s’est préoccupé le premier de la protection de ce patrimoine. Plus récemment, s’est organisée la protection de notre patrimoine naturel, par la création de parcs nationaux et régionaux.
Malgré tout, un rapport ministériel relève que 40% des monuments historiques sont en mauvais état. Les travaux nécessaires nécessiteraient entre 10 et 11 milliards d’euros ! Vertigineux, soit ! Mais un autre rapport récent rappelle, entre autre, qu’un euro investi dans le patrimoine, génère un chiffre d’affaires dix fois supérieur.
Après une baisse drastique en 2002, les crédits du ministère de la culture ont bénéficié d’un plan de rattrapage dans le cadre du plan de relance. Sur les 86 cathédrales appartenant à l’état, beaucoup de ces édifices nécessitaient des travaux urgents. Les travaux concernent la réfection de toitures ou de parements de pierre, ou celle de grandes verrières.
S’agissant de nos 45 000 églises, la plupart propriétés des communes, elles n’ont jamais été autant restaurées que lors de ces deux dernières décennies, les élus locaux étant conscients de leur valeur. Là aussi, beaucoup envient la situation française. En effet, au Canada, en Belgique, Hollande, Allemagne ou Angleterre, où l’entretien des églises est à la charge des communautés chrétiennes, on détruit à tour de bras, faute d’argent.
En France, depuis l’an 2000, il y a eu seulement 11 destructions d’églises !
Les circuits touristiques
Découvrir les métiers d’autrefois, les produits du terroir dans le Bas-Rhin, la route des bastides en Gascogne, les monuments du souvenir le long des plages du débarquement, les circuits touristiques fleurissent.
L’Office du tourisme de Bourgogne a voulu étudier les retombées économiques du tour de Bourgogne à vélo. Pour un investissement de 12 millions d’euros, programmé sur 13 ans, le résultat est le suivant : en 2009, un million de personnes a fait le tour de Bourgogne et dépensé 35 millions d’euros. L’investissement a été rentabilisé en moins d’un an.
Dans la Somme, le domaine de Regnières-Ecluse est un imposant domaine dont le propriétaire a hérité en 1960. Le fleuron du domaine, situé en baie de Somme, est un coquet château. Tout avait été pillé, les cheminées, les serrures, les pierres. Il s’est employé à restaurer le parc et le château. Maintenant âgé de 70 ans, le propriétaire a voulu que le domaine soit désormais propriété du Conservatoire du littoral. Il est géré depuis deux ans par l’Association pour la sauvegarde et la valorisation du domaine.
Les 400 hectares de terres agricoles en fermage et les 400 hectares de bois apportent un revenu annuel de 300 000 euros, ce qui est tout juste suffisant pour payer les sept salariés permanents et réaliser les travaux d’entretien.
Le fils de Coluche a tourné dernièrement, dans ce château, un épisode des « petits meurtres d’Agatha Christie, feuilleton diffusé sur France 2. Le tournage a fait rentrer 20 000 euros dans les caisses de l’association.
Toujours dans le but de contribuer à éradiquer la morosité ambiante, je termine en reproduisant ci-dessous la vision qu’a Barbara Hendricks, cantatrice américaine fort connue, de notre beau pays.
« Mon attachement à la France remonte à très loin. En premier lieu, de manière toute personnelle, je lui suis reconnaissante, depuis mes débuts de chanteuse, de la chaleur et l’affection qu’elle m’a prouvées et me prouve encore. Dans un second temps, bien sûr, c’est banal à dire, mais comment ne pas être fascinée par votre culture, votre peinture, votre cuisine, vos vins ? Jamais je n’avais bu de « vrai »vin avant de poser les pieds sur le sol français.
Il y a quelques temps, j’ai donné un concert à Beaune, en Bourgogne. En me promenant dans les rues, au milieu des monuments et des maisons, toutes plus belles les unes que les autres, en parcourant les marchés, la campagne… je me disais que, vraiment, on ne peut trouver cette ambiance qu’en Europe et plus particulièrement en France. Je me fais la même réflexion face à la cathédrale de Chartres, par exemple, même si je mesure toute la peine qu’ont éprouvée ses bâtisseurs…
Ce que je reprocherais à vous, Français, c’est une sorte d’ingratitude face à la richesse de votre patrimoine, de votre art et de votre douceur de vivre. Vous ne vous rendez pas toujours compte de la chance que vous avez et cela peut paraître choquant pour un étranger. Moi qui connais bien les pays du nord de l’Europe, je suis aussi frappée par une certaine désorganisation française. Mais, toute médaille a son revers. Cette propension à râler et à manifester, peut-être les Suédois vous l’envient-t-ils parfois ? ».
Elle a diablement raison, Barbara Hendriks !
Jean-Paul HUART